11e Conférence internationale des Grandes chancelleries francophones : L’harmonisation des récompenses en débat

 Cotonou a accueilli du 24 au 28 juin 2024, la 11e conférence internationale des Grandes chancelleries francophones. Au menu des échanges, la reconnaissance  des mérites et leurs impacts dans les sociétés. Les travaux sont officiellement lancés par Mariam Chabi Talata Zime Yerima, Vice-Présidente de la République du Bénin, Grande chancelière de l’ordre national de mérite du Bénin.

Autour du thème : « Récompense matérielle ou financière du mérite : impacts sociaux et failles », la rencontre a permis aux participants venus d’une dizaine de pays francophones dont entre autres la Côte d’Ivoire, le Togo, le Sénégal, le Tchad, la France, de mesurer les impacts sociaux de la reconnaissance du mérite à travers les expériences de chaque pays et de déceler les insuffisances des pratiques. Aussi des solutions sont-elles proposées, en vue des réajustements et corrections adéquats. Toutes choses devant permettre l’amélioration du système de décoration dans leurs espaces.

 À l’ouverture …

 Les travaux ont démarré par une riche cérémonie d’ouverture à laquelle ont pris part les présidents d’institutions, des membres du gouvernement, le Haut commandement militaire.

Pour la Vice-Présidente de la République, Grande chancelière de l’ordre national de mérite du Bénin, la nécessité et la pertinence du thème de la rencontre résident en ce qu’il évoque la question de l’égalité, de la justice et de l’efficacité dans la reconnaissance du mérite des citoyens. En encourageant un dialogue ouvert et constructif, afin d’identifier les meilleures pratiques tout en adressant les défis et les lacunes des approches actuelles, Mariam Chabi Talata Zime Yerima, reste convaincue, que des assises de Cotonou, jailliront des solutions innovantes inspirantes et adaptées aux contextes nationaux variés.

« Nous sommes conviés à mener des réflexions sur la pertinence de la récompense matérielle et/ou financière du mérite dans nos sociétés en développement et en proie à toutes sortes de déviances d’écarts comportementaux », a-t-elle signifié.

Quatre communications animées par des universitaires ont permis de nourrir les débats, en lien avec le thème de la conférence à savoir : « Récompense matérielle ou financière du mérite : impacts sociaux et failles ». Le professeur Mohamed Nasser Baco, a indiqué, qu’il existe plusieurs formes de récompenses du mérite. Mais elles sont regroupées en deux grandes catégories : les récompenses financières, monétaires ou matérielles dont les chèques-repas, une voiture de société, une assurance hospitalisation, un Gsm, un laptop et une rémunération variable. Et les récompenses non financières, symboliques ou honorifiques par le biais des Annonces sur les réseaux sociaux, de Bulletins d’information internes, Mur de renommée, des badges et insignes. “La récompense peut générer d’énormes avantages sociaux si elle est administrée de manière inclusive, objective et rigoureuse. D’où la nécessité de repenser la nature des récompenses à attribuer aux citoyens méritants, en privilégiant celles qui comportent le moins de risque de déviances, de corruption des mœurs qu’on cherche à élever par les décorations”, a déclaré le professeur Mohamed Nasser Baco.

En effet, insiste l’universitaire, les récompenses matérielles ou financières du mérite ont des failles surtout à l’échelle des Nations. Parce qu’elles sont monétaires, elles n’atteignent pas les citoyens méritants de tous les secteurs d’activités. La fascination qu’exerce l’argent sur certains acteurs est tellement grande qu’ils se livrent à la corruption, à des déviances pour être récompensés, la quête prégnante d’argent éteint la motivation intrinsèque. Ne convient-il pas, du fait des écueils ou failles de repenser la nature des récompenses du mérite en fonction des objectifs communs ou spécifiques des pays membres de la Conférence ?, s’interroge-t-il. Les assises de Cotonou y apporteront des réponses a-t-il indiqué.

Créée en 2003, la Conférence des Grandes Chancelleries francophones est un cadre de concertation et d’échanges réunissant les institutions en charge des décorations nationales. Une vingtaine de pays ayant en partage le français se sont fixés comme mission de dynamiser les institutions ayant en charge les décorations en vue de la promotion de l’excellence, et du mérite, du travail bien fait, de l’intégrité, de l’équité et de la paix sociale, dans leur pays. A périodicité bisannuelle, les rencontres se tiennent de façon itinérante. En prélude aux assises de Cotonou, s’est tenue la réunion technique des secrétaires généraux et des experts qui a passé en revue le point de mise en œuvre des recommandations de la dernière conférence, du 7 au 9 novembre 2023, à Dakar.

Th. A. 

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