Bénin/Collecte des ordures ménagères : Résoudre l’équation ‘’Gankpo gbélégbélé’’

Ordures ménagères jonchant le sol, poubelles jetées au loin. Poubelles à moitié vide avec des déchets jetés pêle-mêle. C’est le triste spectacle que laissent voir, après leur passage, les collecteurs de la ferraille appelés ‘’Gankpo gbélégbélé’’…

Ils mènent la vie dure aux populations. Les collecteurs de la ferraille. Pousse-pousse, sac et baguette désormais à la main, eux dont l’objectif premier est de collecter les fers en les achetant auprès des ménages ou toute autre personne qui dispose de fers usés, ont également jeté leur dévolu sur les poubelles disposées devant les maisons. Celles-ci, attendant le passage des agents collecteurs de la Société de gestion des déchets et de la salubrité (Sgds SA) du Grand Nokoué pour être vidées de leur contenu.

Et, même quand ils sont surpris en pleine action, ils ne sont pas réceptifs aux reproches. Marmonnant des mots et souvent nerveux, ils vous plantent-là. Pendant ce temps, les agents collecteurs de la Sgds, dont le mot d’ordre est de vider les poubelles, ne s’abstiennent qu’à ça. Ce n’est pas de leur ressort de ramasser les ordures qui jonchent le sol. C’est un fait ! Mais qui pour leur expliquer que ces ordures étaient préalablement dans leurs contenants !!!

Loïs est revendeuse de plastique à Abomey-Calavi.  Un jour, dans son exercice, elle entreprit de torquer au portail d’une maison. A côté, se trouvait le ‘’Gankpo gbélégbélé’’ qui fouillait dans la poubelle. Et, visiblement, la présence de Loïs était de trop. « Quand j’ai seulement tapé le portail, il a laissé ce qu’il faisait et très énervé, s’est mis à donner des coups au portail. J’ai fui », relate-t-elle.

Voulant humer le bouquet d’air frais du dehors, voici maman Siane qui ouvrit le portail de sa maison.  Elle n’eut pas le temps d’y faire une minute. A peine au portail qu’elle constate la présence d’un collecteur de fers usés qui, à la recherche de ‘’ses biens’’, jetait de la poubelle, les déchets par ci par là. Le temps d’un reproche que l’individu la fixant, pris un de ses doigts et le fit passer à sa propre gorge avant de poursuivre sa besogne. Le message est clair. Maman Siane prise de peur, referma le portail derrière elle.

Interroger sur ces dérives de ses pairs, cet autre collecteur visiblement sympathique, le sourire aux lèvres n’a su donner des explications. « Ce n’est pas bon », lâche-t-il simplement.  A l’entendre, chaque fois qu’il lui arrive de vider des poubelles pour collecter ce qu’il a à prendre, il les remet à leur l’état initial. Et, ce n’est plus seulement une histoire de fers usés. Plus rien pratiquement n’échappe aux ‘’Gankpo gbélégbélé’’ d’après les constats. Chaussures, boite ou carton de boisson, reste de nourriture, tout est à prendre.

Explorer des pistes de solution

Si l’activité de collecte de ‘’Gankpogblégblé’’ n’est pas interdite au Bénin, mais plutôt l’exportation des fers collectés, il faut aussi donner de limite aux collecteurs pour qu’ils ne fouillent plus les poubelles. Et s’ils sont autant obnubilés par ce que contiennent ces dernières, pourquoi ne pas, en accord avec la Sgds, trouver un accord pour se rendre sur le site final où les déchets sont versés ? C’est une proposition qui mérite des réflexions de la part des responsables à divers niveaux. Si les différentes choses sont collectées sur les sites y dédiés, cela pourrait apporter un boni à la caisse de la Sgds. Il faut y penser d’autant plus que la paix et la sécurité des populations sont engagées.

Cyrience Fifonsi KOUGNANDE

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