Financés par la France et la Belgique : À la loupe, les projets « Route des Tata » et Résilience par l’agri-élevage

Entre autres projets financés par l’Union européenne et ses États membres et faisant objet de visite lors de la tournée du 13 au 17 mai 2024, des ambassadeurs de l’Union européenne dans l’Atacora-Donga, figurent en bonne place les projets « Route des Tata » et de Soutien à la résilience par l’agri-élevage familial intégré (Vétérinaires sans frontières). Ce sont deux projets structurants, financés respectivement par la France et la Belgique au profit de la population.

Au cours du périple qui les a conduits dans les départements de l’Atacora et de la Donga dans le nord du Bénin, la délégation formée par l’ambassadeur d’Allemagne : SE M. Stephan Buchwald, l’Ambassadrice de Belgique : SE Mme Sandrine Platteau,  l’Ambassadeur de France: SE M. Marc Vizy, l’Ambassadeur des Pays-Bas: SE M. Joris Jurrïens   et la Cheffe de coopération du Luxembourg: Mme Louisa Ben Abdelhafidh, sous la férule de l’Ambassadrice de l’Union européenne : SE Mme Sylvia Hartleif, a passé en revue, entre autres, le projet la « Route des Tata » et le Projet de soutien à la résilience par l’agri-élevage familial intégré (Vétérinaires sans frontières).

Le projet ‘’Route des Tata’’ dans l’Atacora, principalement peuplé des ethnies Bétiabé et Bêtammaribè, appelées Somba, avait pour objectif la réalisation d’une route touristique d’environ 30 km entre les communes de Boukoumbé et de Kousoukouango, autour d’éléments du bâti caractéristique en terre crue, les 20 « Tatas premium», identifiés sur la base d’un inventaire du patrimoine.

Porté par le Ministère du tourisme, de la culture et des arts, conçu, réalisé et animé par des acteurs locaux, ce projet a été soutenu financièrement par la France à hauteur de 150 000 € (98 393 550 fcfa).

Il a été finalisé en avril 2019, mais continue cependant à produire ses effets en permettant à cette zone de l’Atacora de rester attractive dans un contexte de raréfaction de l’offre touristique en raison de la dégradation sécuritaire dans une grande partie du département.

L’appui se prolonge actuellement à travers la production de contenus numériques et de spots audiovisuels mettant en valeur l’attrait touristique de l’endroit.

Cette route est administrée par un office du tourisme, animé par des artisans et des guides qui ont été spécialement formés pour répondre à une demande touristique et entretenue par de jeunes maçons formés à la construction du bâti en terre crue caractéristique de cette région.

Selon la présentation de Guy N’Dah, chargé du projet, le paysage otamari prend en compte les communes de Boukoumbé, Natitingou et Toukountouna, peuplés majoritairement des Betamaribè résidant au Bénin et une partie au Togo. À l’en croire, la commune de Boukoumbé a été sélectionnée pour conduire ce projet. Une enquête en 2017 sur la destination qui prend en compte Boukoumbé Natitingou et Toukountouna a révélé qu’il existe 5000 tata. Dans Boukoumbé il en a été inventorié plus de 1700. Un document a été édité sur la base de ces Tata appelés « Tata premium », des ‘’Tata VIP’’, des Tata authentiques, une maison, une architecture bâtie en terre brute, avec de l’eau et du bois, a-t-il renseigné.

La mission du projet tel qu’indiqué par Guy N’Dah, est de développer la notoriété de la destination, augmenter la programmation de la Route des Tata par les opérateurs nationaux et internationaux par des actions collectives concentrées sur la restauration des Tata, la restauration des sites attractifs sur la destination. La mise en œuvre du projet passe  selon les explications de Guy N’Dah, par la formation des guides, des vaniers, des potiers, des hôteliers et restaurateurs, la mise en place des outils de gestion, la sensibilisation sur la gestion des déchets et sur la sécurité. Toutes choses devant amener les communautés riveraines à prendre conscience de leur patrimoine. Il est également procédé, informe le chargé du projet, à la documentation de tous les autres patrimoines art, rites et danses. Il sera procédé à terme à l’exposition itinérante des patrimoines à travers le pays.

Guy N’Dah n’a pas manqué de signaler quelques difficultés et défis à relever. Les difficultés concernent la rareté du matériel de restauration du patrimoine, l’exode rural… et les défis sont relatifs à l’orientation sur le tourisme local du fait des questions de sécurité, le  soutien aux propriétaires des Tata pour l’entretien,  l’amélioration des produits artisanaux…

Les ambassadeurs ont pu apprécier des Tata dans leur originalité avec une architecture qui force l’admiration et démontre tout le talent artistique des populations locales.

Projet de soutien à la résilience par l’agri-élevage familial intégré (Vétérinaires sans frontières)

Vétérinaires Sans Frontières est une Ong belge activement engagée dans l’humanitaire et le développement. En partenariat avec les communautés locales, elle lutte contre les futures pandémies en améliorant les soins de santé animale et en soutenant l’élevage agro-écologique dans 9 pays africains.

Avec le soutien de la Belgique et en collaboration avec ses partenaires locaux Potal Men et Anoper, elle met en œuvre le projet Resia (Résilience par l’agri-élevage familial intégré) dans quatre communes de l’Atacora: Natitingou, Boukoumbé, Cobly et Toucountouna.

Son objectif est de renforcer l’accès à une alimentation diversifiée et stable pour les familles vulnérables et les accompagner dans leurs activités agro- pastorales.

Selon les explications de l’Assistant letring projet Santé animale Vsf, Abou Mohaman et du gestionnaire de projet à l’Ong Potal Men, Aboubacar Tidjani, le projet est mis en œuvre dans les communes déclarées zone rouge en insécurité alimentaire, en fonction des revenus des ménages. Ainsi, feront-ils savoir, il est mis à  disposition des kits de ruminants, des kits pour l’élevage de la volaille, procédé à la construction et équipement de poulaillers,  mis en œuvre des actions agroécologiques, en vue de la gestion durable des terres, la  transformation des produits locaux, histoire de disposer des ressources nécessaires pour assurer les besoins fondamentaux.

Le ciblage est fait en direction des pauvres et démunis, et des actions sont menées, en vue de permettre aux communautés de vivre de manière apaisée dans leurs localités et de faire face aux questions de développement. Les populations bénéficient dans ce cadre des apports des vétérinaires au suivi sanitaire des animaux. Il est également procédé à la formation en élevage. Depuis 2022, l’Ong a procédé à la distribution de 1725 petits ruminants pour soutenir 500 ménages.

Thomas AZANMASSO

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Source : Matin Libre

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